Ai-je un trouble de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H) ? Lorsque j’ai été diagnostiquée pour un trouble du spectre de l’autisme (TSA) - puisque le terme syndrome d’Asperger n’est plus utilisé compte tenu du passé “trouble” du psychiatre du même nom - je mettais tous mes problèmes sur son dos, notamment, la difficulté à me concentrer. Je cite un extrait de M. Tony Attwood, l'un des plus grands experts mondiaux de l'autisme et des troubles du spectre autistique : “....les attentes des autres et de soi-même seront irréalistes en termes de capacité d'attention, d'autorégulation et de désinhibition des réponses, conduisant au développement de conditions secondaires, y compris des troubles du comportement, anxiété et dépression.”
Maintenant, d’où me vient cette difficulté qui a débuté à l’école, voire au primaire ? Je n’étais pas de ces élèves qui avaient de bonnes notes, bien évidemment, bien que le TSA n’a pas aidé, le TDA/H aurait-il été une des grandes causes ? Lors de mon évaluation afin de recevoir le diagnostic de TSA, je n’ai pas été évaluée pour le diagnostic de TDA/H. À ce moment-là, cela ne se faisait pas automatiquement. Maintenant, il est recommandé d’évaluer à la fois l’autisme et le TDA/H afin de fournir une thérapie et du soutien lorsque les deux troubles sont diagnostiqués. Il a été constaté que cliniquement, une fois qu'un diagnostic d'autisme est posé, le TDA/H peut être manqué, et vice versa.
On connaissait tous au moins un petit garçon qui s’agitait sur sa chaise, qui ne pouvait demeurer en place ; mais qu’en est-il pour les filles? Une recherche a démontré que les garçons présentent davantage de symptômes extériorisés (bouger, impulsivité), alors que les filles ont davantage de symptômes intériorisés (inattention sur une tâche, rêverie, faible estime de soi).
“Inattention ne rime pas toujours avec hyperactivité et impulsivité : Un enfant avec un trouble du déficit de l’attention peut être très distrait et ne présenter aucune hyperactivité. À l’inverse, un enfant peut être très agité et impulsif, mais être capable de se concentrer sur certaines tâches dans la mesure où on le laisse bouger pendant qu’il les accomplit.” - Extrait du site web “naître et grandir”.
Voici les symptômes d'inattention et ceux qui me caractérisent (en gras) selon le DSM-V (en italique, mes notes) :
ne parvient pas à porter attention aux détails (puisque je suis autiste, je n’ai pas de difficulté avec les détails) ;
fait des fautes d’inattention;
a du mal à soutenir son attention au travail ou dans les jeux;
semble souvent ne pas écouter quand on lui parle;
n’écoute pas les consignes et ne parvient pas à mener à terme ce qu’il fait (je n’écoute pas toujours les consignes, mais j’ai noté une grande amélioration, enfin, je crois - c’était surtout un problème à l’école)
a du mal à s’organiser (je suis pas mal mieux organisée que bien des gens) ;
évite ou n’aime vraiment pas les tâches qui demandent un effort mental soutenu;
perd ses objets (pas vraiment de problème avec ceci) ;
se laisse facilement distraire par des stimuli externes;
a des oublis fréquents.
Tout comme l'autisme se présente différemment chez les "femmes"/individus qui sont plus susceptibles d'intérioriser leurs différences, il en va de même pour le TDA/H. Plusieurs caractéristiques de la présentation du TDA/H chez les femmes et les filles, notamment :
• plus grande incidence d'une faible estime de soi,
• plus de difficulté avec les relations avec les pairs,
• la coexistence de troubles anxieux et affectifs,
• le développement de stratégies d'adaptation, telles que le masquage.
Un jeune au profil inattentif du TDA/H est généralement plus calme et moins perturbateur qu'un jeune au profil hyperactif/impulsif en classe. Par conséquent, les filles sont moins susceptibles d'être prises en charge par les enseignants.
Il a été constaté que les filles et les femmes ou les personnes qui intériorisent davantage, masquent non seulement leurs caractéristiques autistiques, mais également leur TDA/H, leur anxiété et leur dépression.
Mes difficultés qui pourraient être liées au TDA/H étant jeune :
À la maison : crises de colères, conflit avec mon frère, difficulté lors de la période de devoirs ;
À l’école : attention négative de la part de certain-e-s enseignant-e-s, difficulté à me concentrer, problèmes d’apprentissage ;
Avec les amis : mis de côté par les autres élèves, notamment.
"Malgré les difficultés scolaires causées par un TDA/H, il n'existe aucun lien entre ce trouble et l'intelligence". - Site web "naître et grandir"
Bref, seul un professionnel de la santé pourrait me confirmer, mais je n’y vois pas d’intérêt à consulter pour ce trouble, autant je souhaitais ardemment être diagnostiquée pour le TSA.
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