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Photo du rédacteurLinda Levesque

Parcours vers le diagnostic - 2 de 2


Oui, je croyais vraiment qu’il serait facile d’obtenir un diagnostic de syndrome d’Asperger, puisque c’est l’évidence même de ce que je suis, de ce que je ressens, de ce qui est peut-être invisible aux yeux des autres mais bien réel pour moi.


Je me suis donc décidé à en parler à mon médecin de famille en 2014. Celle-ci m’a référé au service public gratuit, avant tout, pour des consultations avec une intervenante afin de commencer par retrouver l’estime et la confiance en moi. Cette intervenante m’a beaucoup aidé; après quelques consultations, puisque je souhaitais obtenir un diagnostic qu’elle ne pouvait pas poser, j’ai demandé à être vu par un spécialiste. J’ai eu le choix entre rencontrer un psychologue qui devra à son tour me référer à un psychiatre ou prendre un rendez-vous directement avec un psychiatre. Afin de ne pas retarder le processus d’obtention du diagnostic, j’ai donc choisi de faire court et de demander une consultation avec, ce que je pensais, le meilleur choix.


Une première, et dernière, rencontre avec un psychiatre du domaine public a eu lieu en novembre 2015 qui, après moins d’une heure de consultation, m'a diagnostiqué une phobie sociale. Il m'a demandé si je bénéficiais d’assurances (?), m'a prescrit un médicament pour la dépression, un anxiolytique, et m'a donné une liste de psychologues pour consultation en thérapie seule et en groupe. Je n'ai pas pris les médicaments, et je suis allée chercher ma prescription une journée avant son expiration, au cas où! Je n'ai bien sûr pas revu ce psychiatre puisque je n'ai pas pris le médicament, à ce moment-là, en plus d’avoir été très déçu par cette rencontre.


Après quelques mois de découragement, j’ai repris la force et le courage de poursuivre ma quête et de consulter une psychologue au privé, c’était en 2016. Dès la première rencontre, je suis entrée dans le vif du sujet et je lui ai expliqué ce qui m'a amené à consulter. La deuxième consultation était donc une évaluation (blocs, histoires à mettre dans l'ordre et questionnaire à n’en plus finir) et tout ceci dans l’intervalle de 2 heures. La dernière consultation d'une heure était pour me questionner sur ce qui n'était pas clair pour elle, et m’a suggéré le diagnostic de personnalité évitante. Finalement, elle n’a pu me confirmer à 100% que je suis autiste puisqu’elle n’est pas habilitée à recueillir les informations nécessaires afin de confirmer un TSA. Nous avons donc mis fin aux rencontres.


Et ce fut une fois de plus un échec. Un laps de temps s’est écoulé, j’en suis même venue à me demander si j’avais tort sur mon autodiagnostic. J’ai donc repasser les diagnostics suggérés précédemment, mais j’en venais toujours au syndrome d’Asperger ; pour moi, c’était d’une évidence même.


Et pourquoi pas ne pas consulter la meilleure, une sommité dans le diagnostic d’un Trouble du spectre de l’autisme chez la femme? C’est mon dernier et ultime recours, si ce médecin - qui a étudié auprès du Dr Tony Attwood, spécialiste en autisme, en Australie - ne peut me diagnostiquer, personne d’autre ne le pourra, à moins de me rendre en Australie! Les couts sont exorbitants, mais je suis tellement certaine de ma situation et j’ai un réel besoin d’obtenir ce diagnostic, que je me lance pour la dernière fois.


Les premiers contacts avec Dre Isabelle Hénault de la Clinique Autisme & Asperger de Montréal, se font par courriel ainsi que les tests et autres documents que je dois fournir. Habituellement, les procédures nécessitent au moins 2 rencontres, mais puisque je demeure éloigné de la clinique (7 heures), elle me suggère une seule rencontre, et ce, en vue d’une dernière évaluation en présentielle (il faut quand même qu’elle me rencontre au moins une fois) et afin de confirmer le diagnostic.


Certaines personnes autistes ne voient pas la nécessité d’obtenir un diagnostic, surtout à mon âge, et d'autres, tout comme moi, voient cette quête d’une grande importance. Pour moi, obtenir le diagnostic a bouclé la boucle, a fait en sorte que je puisse en parler, me libérer et aller de l’avant.


Par ailleurs, en 2018, après avoir pris conscience d’une profonde anxiété qui m'habite, j’ai finalement essayé une médication qui a réglé certains de mes problèmes que je croyais inhérents à l’autisme.


Suite à ce parcours laborieux de quête d’identité, j’ai appris qu’il ne faut jamais lâcher prise lorsque l’on est persuadé d’un état qui nous habite, notre ressenti est le meilleur des guides.


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