Et je me souviens de la réponse: “mais tu es comme les autres” !
Seules les personnes autistes Asperger comprennent le ressenti d’être en décalage avec les autres, dites “normales”, de leur âge.
Il n’a jamais été facile pour moi de décrire avec des mots pourquoi je me sentais si différente. Je parle au passé, car j’en connais maintenant les raisons, enfin je crois, et j’en suis plutôt dans le “je m’en foutisme” que d’essayer de constamment me justifier. Même après tout ce que j’ai appris sur l’autisme, il semble que la différence n’est pas de l’ordre du physique, du concret, du tangible. C’est plus profond, c’est comme une connexion invisible qui se crée, ou qui est déjà présente lorsqu’une personne naît, celle que l’on appelle “neurotypique”. Il semble que nous n’ayons pas cette connexion, ce fil qui nous relie avec les autres humains. C'est la seule explication que j’ai pu trouver aussi bizarre que cela puisse paraître et c’est pourquoi il est difficile d’en expliquer le pourquoi du comment.
Mais même si cette connexion n’est pas présente, il y a de l’espoir. Les personnes autistes ont beaucoup à apporter dans ce monde de bipolarité, où se côtoient l’amour et la haine, le bien et le mal, le positif et le négatif. Les personnes autistes aident les personnes malveillantes à prendre conscience de leur comportement, leur méchanceté, par elles-mêmes et à faire augmenter leur niveau d’évolution. De part leur silence, leurs non-dits, leur réaction (des personnes autistes), tout est sujet à interprétation et au questionnement, sur l’autre, sur soi.
La différence des humains n’est pas vaine, tous ont à apprendre des autres, et les autistes ne sont pas exclus. Il est peut-être plus difficile pour nous de faire des efforts de compréhension parce que nous devons apprendre avant tout le fonctionnement du monde, mais il faut quand même y mettre un peu d’effort, c’est ce qui nous rend plus fort et mieux outillé pour faire face à la vie avec ce “véhicule autistique” qu’est notre corps.
Soyons indulgents avec nous-mêmes, soyons authentiques, vrais, l’important dans tout cela, c’est de s’accepter comme on est, et de rire un peu de nos décalages, bizarreries et bêtises. Ne vous en faites pas, cela s’apprend aussi !
Maintenant, je ne souhaite plus être “comme les autres”, et depuis j’ai retrouvé une certaine liberté, une joie de vivre et le bonheur. Que la différence soit !
Crédit photo : Pixabay - congerdesign
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