Vous connaissez les traces creusées par le passage des roues d’un véhicule sur un chemin boueux ? Lorsque l’on essaie de rouler près de ces roulières et que nous glissons toujours dedans, à s’empêtrer, encore et encore !
J’ai eu souvent cette impression de roulières dans mon cerveau, qu’il m’est arrivée de glisser dans ses sillons au niveau visuel. C’est comme un tic, on n’y peut rien, c’est un automatisme. Je passe devant une horloge, la regarde de façon tout à fait banale pour connaitre l’heure, ce qui est normal. Ce qui ne l’est pas, c’est qu’à chaque fois que je passe devant cette foutue horloge mes yeux glissent vers elle, comme dans une roulière! Je n’y peux rien, et pour me défaire de cette situation où je me suis empêtrée, je dois tout d’abord m’en rendre compte, et lorsque cela se produit, je dois me faire violence pour cesser ce glissement, comme l’auto doit user de ses forces pour ne pas y glisser à nouveau.
Même constat lorsque mes yeux tombent sur un attribut d’une personne sans le vouloir, on ne sait pas pourquoi, mais je crois que cela peut arriver à tout le monde, toutefois, malheureusement pour moi (et pour la personne, j’imagine), mon regard continue à se poser là où il ne devrait pas! Et hop, encore un glissement dans une roulière ! Haha (alors ici je me comprends). Alors, on se fait des idées sur la personne, “Est-elle lesbienne, guai, bi ?” (même si ce n'est pas le cas), “C’est quoi son problème?” (quand on ne le sait encore pas), “Elle est bizarre!” (j'avoue, ce n'est pas habituel), etc.
Cette situation s’est produite dans un film et le personnage qui a mis ses yeux où il ne fallait pas, a tout de suite fait un commentaire pour désamorcer la situation. C’est peut-être la solution, de parler la première fois que cela arrive afin de ne pas laisser le cerveau se creuser des roulières.
Bref, quoiqu’il en soit, je ne sais pas comment ce cerveau d’autiste fonctionne, mais il m’a souvent mis dans des situations cocasses ou qui aurait pu me mettre dans le pétrin! Lorsque j’était plus jeune, j’étais assise à une table dans un club et tout d’un coup un homme assis à la table d’à côté s’est levé d’un bond et s’est avancé vers moi avec un regard enragé. La femme assis à sa table lui a fait signe de s’asseoir. Je crois que, sans le réaliser, en parlant à la personne assise devant moi, je me détournais constamment en regardant l’homme. Il croyait peut-être que je parlais de lui ou bien qu'il en avait assez de se faire regarder !
Maintenant j’en ris. Vaut mieux en rire sinon cela devient une obsession de penser constamment à ces situations qui gênent. Et je dirais, que cela ne m’est pas arrivée depuis un bon bout de temps (je touche de la boue, euh, du bois!).
Image par Алексей Пухляков de Pixabay
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