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Photo du rédacteurLinda Levesque

Intimidation

Dédié à mes enfants que j’adore, je suis fière de vous, de ce que vous êtes devenus, de ce que vous m'enseignez, de ce que vous m'apportez !

Cet article découle d’un post que ma fille a publié sur sa page Facebook qui fait suite à des actes d’intimidation dans la téléréalité OD (Occupation double) du Québec. Voici le lien de sa page : https://www.facebook.com/vanessa.borris


Il faut être brave et courageuse pour partager un moment de sa vie durant lequel on se sent démunie, honteuse et écrasée sous le poids d’étiquettes que l’on nous collent. Outre la méchanceté bien évidente, verbale et physique, j’ajoute à celà l’exclusion, le rejet, se faire ignorer comme si l’on n'existait pas, être victime de calomnies et de médisances, que j’ai vécu durant mes années scolaires et bien au-delà, même en milieu de travail.


C’est malheureux de constater comment l’histoire se répète. Je me demande si le fait qu’un enfant ait une mère autiste ne contribue pas à l’intimidation qu’il subit. Mais ce n’est pas une excuse, non seulement la majorité des personnes autistes se font intimidées, mais aussi certaines personnes ayant un handicap physique, une ethnie différente, leur orientation sexuelle, un problème d’alopécie héréditaire (j’en souffre également), etc. ; bref, pour les personnes méchantes, mal élevées et/ou qui vivent dans la peur et dans l’ignorance, même s’il n’y a pas de raisons évidentes d’intimider, ils en trouvent une.


Le pire pour moi, ce fut l’attitude de quelques enseignants, d’adultes, qui en mettaient, qui se rangeaient du côté des intimidateurs. Des adultes qui ne cherchaient pas à connaître MA version, qui se basait sur mon mutisme pour m’inculper. Heureusement, il y a eu des enseignant-e-s et des personnes que j’ai croisé sur mon chemin de vie qui ont su mettre un baume sur les moments difficiles.


J’ai une bonne mémoire affective, alors je comprends tellement ce qu’ont ressenti mes enfants, et malheureusement je n’ai jamais su les défendre. Comment aurais-je pu? Je ne pouvais me défendre moi-même. D’ailleurs, je ne pensais pas que mes enfants auraient pu être intimidés ; je les croyais plus forts que moi, plus aptes à se défendre. Alors, bien souvent, on ne voit bien que ce que l’on veut voir et on se met la tête dans le sable. On est fermé à toute écoute, on ne veut tout simplement pas savoir, parce que l’on ne peut pas gérer.


Pour moi, malheureusement, l’intimidation ne se limitait pas à l’école, mais également à l’intérieur de la famille côté maternel. On ne m’acceptait tout simplement pas comme j’étais, moi, la cousine bizarre, qui ne parlait jamais, rigide, qui agissait de façon non conventionnelle, qui aurait dû savoir ceci et celà, bref, qui était prise pour une cloche. “Ding Dong”.


Toutefois, ce que j’ai vécu m’a permis de grandir et de devenir une meilleure version de moi. J’ai surmonté la peur, j’ai acquis le courage ; j’ai surmonté la haine, j’ai acquis l’amour ; j’ai surmonté la méfiance, j’ai acquis la confiance ; j’ai surmonté le mépris, j’ai acquis l’estime et surtout, j’ai quitté mon costume de victime. J’ai finalement pris ma place dans ce monde.


Mais pour en arriver là, de un, j’ai dû apprendre à me connaître ; de deux, j’ai dû m’accepter tel que je suis ; de trois, j’ai dû vouloir, vraiment, évoluer et, de quatre, j’ai dû travailler fort pour y arriver.


Non. L’intimidation, comme toutes les cruautés du monde, n’a pas sa place sur la terre. Pour devenir un monde meilleur, il faut changer notre façon de penser, de vouloir à tout prix le pouvoir, être le meilleur, être le mieux nanti, le plus instruit. Il faut vouloir l’égalité entre tous les humains, il faut être prêt au changement, à quitter nos habitudes - parce que même si cela est négatif, on se plaît dans nos habitudes - et faire place à un monde meilleur. Et ce n’est pas demain la veille!


Intimidation chez les animaux? : Au début de l’automne, nous étions en camping, un peu sauvage, où se tenait des bernaches du Canada. Elles se tenaient à cet endroit afin de se nourrir avant leur grand départ vers le Sud. La première soirée, elles étaient 13. La deuxième, elles étaient 14. Il y en avait une de trop. Était-elle perdue ? Avait-elle manqué son départ avec son groupe ? Bref, elle essayait de faire sa place dans cette nouvelle “gang”. Elle était toujours mise à l’écart, il y en avait au moins deux qui la surveillaient pour éviter qu’elle s’approche des autres, et lors de leur envol, elles se sont toutes mises en rang, chacune avait sa place, prête à décoller, sauf la petite nouvelle. Lorsqu’elles se sont envolées, même en vol, une autre bernache l’a poursuivi pour qu’elle s’éloigne du groupe. On ne connaît pas la suite.


Qu’est-ce qu’il faut comprendre? Que si les animaux intimident, pourquoi pas nous? Les animaux le font, ou plutôt ils “semblent” intimider, mais leurs agissements sont plutôt pour d'autres raisons (notamment la survie) que par méchanceté. Peu importe, d’ailleurs, ne sommes-nous pas des animaux dotés d’intelligence? Servons-nous en !


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