Je me souviens comme si c’était hier, un 22 mai pluvieux de l’année 2017. Accompagnée de ma fille et de mon conjoint, je traverse le boulevard St-Laurent pour me rendre à la Clinique Autisme & Asperger de Montréal afin de rencontrer Dre Isabelle Hénault. Plutôt fébrile que nerveuse, je ne sais pas trop à quoi m’attendre.
Nous empruntons un long escalier qui n’en finit plus (dans ma mémoire), l'endroit est tranquille et semble même abandonné à tel point que l'on se demande si nous sommes au bon endroit. Des affiches placardées nous confirment que nous y sommes.
Je me présente à la réception et l’on nous dirige vers une salle d’attente, trop lumineuse à mon gout. Nous attendons, et attendons, assez que dès que l’on voit apparaitre une personne, on lui demande si je suis bien attendue, effectivement, on nous confirme. Et voilà ! Dre Hénault apparait et me demande de la suivre ainsi que mon conjoint et ma fille. Dès le moment où j’ai vu Dre Hénault, je l’ai trouvé très sympatique, souriante, dynamique et je fut très à l’aise en sa compagnie.
Nous entrons dans son bureau et oh, surprise, une autre personne y est. Je ne m’attendais pas à cela. Elle me présente sa stagiaire et me demande s’il n’y a pas d’inconvénient à ce qu’elle assiste à la rencontre, j'ai acquiscé mais j'aurais préféré qu’elle soit seule.
Après une heure de consultation, le diagnostic tombe. Dre Hénault confirme que j’ai le syndrome d’Asperger “Félicitations! Vous avez le syndrome d’Asperger” - sa façon de l’annoncer m’a été on ne peut plus étrange, mais j’ai compris plus tard en me replongeant dans le livre du Dr Tony Attwood sur le syndrome d’Asperger. J’ai pleuré, parce que je me suis senti délivré, parce que l’on m’a confirmé que je ne suis pas folle, mais aussi parce je savais maintenant que je ne pourrai jamais être comme les autres.
Quatre ans plus tôt
C’était en 2013, je suis assise devant l’écran et je tape sur le clavier des qualificatifs que je croyais me définir, notamment, “bizarre”, “étrange” et également “ne peut se faire des amis”.
C’est à ce moment qu'apparait sur l’écran un terme que je ne connaissais pas : le syndrome d’Asperger. Je lis tout ce qui me tombe sous les yeux sur le web à ce sujet, et plus je lis, plus je me reconnais, et plus je me reconnais, plus je sens un poids me délivrer les épaules. Quelle sensation indescriptible que de réaliser enfin qui l’on est vraiment.
Après avoir fait le tour du web sur le sujet, je souhaite appronfondir mes connaissances en me procurant les livres conseillés par des internautes et découvert par hasard. Je découvre l’auteur Rudy Simone, autodiagnostiquée autiste Asperger, dans son bouquin intitulé “Le syndrome d’Asperger au féminin”. Elle évoque les différents aspects de la vie personnelle et professionnelle d'une Aspergirl (femme ayant le syndrome d’Asperger). Dr Tony Attwood, l’un des meilleurs spécialistes du syndrome d’Asperger et de l’autisme de haut niveau en Australie, fait état de ce syndrome encore mal connu dans son ouvrage “Le syndrome d’Asperger : le guide complet” et, “Vivre avec le syndrome d’Asperger - un handicap invisible au quotidien” est l’autobiographie de Liane Holliday Willey qui relate les nombreuses difficultés qui ont émaillé son parcours, depuis l'école primaire jusqu'à son insertion réussie dans la société.
Maintenant, il ne reste qu’à obtenir mon diagnostic. Ce sera assez facile. Enfin, c'est ce que je croyais!
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